Discours d’ouverture du Colloque international de la SJDF,

Le 6 novembre 2010 à l’Université de Kyoto

Nobutaka MIURA, Président la Société Japonaise de Didactique du Français

Monsieur le Sénateur, Monsieur le Délégué général à la langue française et aux langues de France, Madame la Délégué générale du Québec à Tokyo, Monsieur le Conseiller culturel, Monsieur le Doyen de la Faculté des sciences de l’homme intégrées, chers collègues et amis qui viennent de loin, même de très loin, c’est avec un immense plaisir que je vous salue au nom de 700 membres de la Société japonaise du didactique de français et vous souhaite la bienvenue cordiale ici à Kyoto, à l’ouverture de notre congrès d’automne 2010.

Notre association célèbre cette année ses quarante ans : elle a été fondée en mai 1970 par ceux des membres de la Société japonaise de langue et de littérature françaises, qui ont répondu oui à l’appel du feu professeur Tadashi Kobayashi, étant particulièrement attachés aux questions de l’enseignement du français au Japon et résolument ouverts à la coopération internationale. En effet, notre association, initialement appelée AJPF, Association japonaise des professeurs de français, a adhéré dès sa fondation à la FIPF, Fédération internationale des professeurs de français, créée à Paris l’année d’avant, en 1969.
La vocation internationale que nos pères fondateurs se sont fixée était telle que nous avons été amenés à organiser, sous la houlette du professeur Haruhisa Kato, le IXème Congrès mondial des professeurs de français à Tokyo en août 1996, le premier congrès mondial de la FIPF tenu en Asie, avec 1000 participants dont plus de 300 asiatiques.

Témoin de ce grand moment en qualité de secrétaire générale de l’association, je peux vous affirmer que cette manifestation aura été un tournant imporatant dans notre vie associative, puisque, au niveau de la politique lingusitique pour la promotion du français, elle a été conçue sous le double signe novateur, celui de la « francophonie » (le moment fort du Congrès a été la table ronde réunissant une dizaine d’illustres écrivains francophones) et celui du « plurilinguisme » (nous avions organisé trois mois avant le Congrès, le premier débat au Japon consacré à ce thème : « L’avenir du français, vers le plurilinguisme ? »).
Je dis « tournant », puisque, notre association a changé de nom en juin 1996, avec les nouveaux statuts adoptés, pour se rebaptiser la Société japonaise de didactique du français, afin de mieux définir l’identité scientifique de notre assciation.

Il conviendra peut-être d’ajouter que, depuis quelques années, notre Revue japonaise de didactique du français est éditée en deux volumes : le premier est consacré aux études didactiques, didactique du FLE à proprement parler, et le second, aux études françaises et francophones liées à l’enseignement du français mais avec ouverture sur les disciplines connexes. Autrement dit, nous enseignateurs-chercheurs francisants, nous avons deux pôles mobilisateurs : si la didactique du FLE constitue le noyau dur, le pôle centripède, les études françaises et francophones représentent le pôle centrifuge, de terrains nouveaux à défricher. Ces deux volets corresponderont, si l’on se met à la place des apprenants de français, aux études du français pour le premier et aux études en français pour le second. Car on apprend le français certes par l’amour de la langue, mais on apprend le français aussi parce qu’il permet d’avoir accès aux vastes champs de connaissances.
Je profite de l’occasion pour vous annoncer que nous nous associons au projet de l’Université francophone d’Asie de l’Est en septembre 2011 à Tokyo, qui s’inscrit dans la perspective du deuxième volet, celui des études françaises et francophones en sciences humaines et sociales. Elle sera un forum de débat en français sur les questions de démocratie multiculturelle qui nous préoccupent tous.

Voilà très rapidement d’où nous venons et où nous en sommes aujourd’hui. Il ne me reste qu’à remercier très chaleureusement tous nos invités qui nous ont apporté leur soutien intellectuel, moral ou financier, et qui nous honorent de leur présence à l’ouverture du Congrès, et avant de céder la parole à nos invités, je tiens à remercier publiquement toutes celles et tous ceux qui ont préparé avec de très grands soins notre colloque international commémoratif du quarantième anniversaire de notre association, judicieusement consacré au thème de « Plurilingusime et pluriculturalisme : l’enseignement du français en Asie et dans le monde ».

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