Prochain colloque international de la SIHFLES :

Valence (Espagne) – 25, 26 et 27 novembre 2004

Appel à communications

Du maître de langues au professeur de langues (xviiie-xixe siècles) : institutionnalisation, professionnalisation et disciplinarisation

Au cours du xviiie et au xixe siècle, l’enseignement du français, et des autres langues vulgaires, comme langue(s) étrangère(s) (LE) subit une mutation profonde. Elles commencent à faire partie du curriculum d’élèves qui les étudient maintenant dans des institutions (collèges, écoles, centres d’enseignement divers). A cette époque, dans certains cas, d’abord des plans d’études et plus tard des textes législatifs marquent quelques objectifs à cet enseignement, ébauchent des parcours didactiques et prennent parfois en considération les compétences et les attributions des enseignants. Ainsi, le maître de langues, dont le statut, au siècle des Lumières, était encore proche de celui du précepteur, deviendra professeur de français, ou d’une autre L2, dans une évolution historique aux répercussions de nature évidemment pédagogique mais aussi sociale, culturelle, intellectuelle… Il est donc intéressant d’étudier ce processus de professionnalisation lié à l’institutionnalisation et à la disciplinarisation entre autres du français LE. En outre, cette mutation ne se produisit pas sous l’effet des mêmes causes ni selon le même rythme ni à la même époque dans les divers pays et selon la LE. Un rapprochement et une comparaison de ces changements dans un espace géographique non restreint peuvent être éclairants pour l’ensemble de ces phénomènes.

Les communications se centreront sur la figure du maître de français, ou d’une autre L2, dans les changements que subissent sa fonction, ses attributions, ses compétences, son mode de vie, etc. Cette figure peut être cernée à travers l’étude soit de documents de nature historique, en rapport (direct ou non) avec l’enseignement de cette langue ou d’une autre LE, soit de réalisations proprement pédagogiques (dans les écrits didactiques et linguistiques des maîtres et professeurs – qui ne sont pas toujours de simples praticiens – et dans les manuels).

On pourra également prendre pour objet la culture des professeurs en ce qui concerne :

(a)    le niveau de maîtrise de la langue enseignée, la connaissance de la civilisation et de la littérature liée à celle-ci, les séjours dans le pays où elle est pratiquée, les rapports avec des collègues étrangers ;

(b)   les lectures spécialisées en linguistique (connaissance de la linguistique de l’époque et positions théoriques dans ce domaine) ;

(c) les lectures spécialisées en pédagogie (connaissance de la pédagogie, des méthodes nouvelles, des mouvements de rénovation ainsi que la participation, par exemple, dans les congrès et revues pédagogiques).

Par ailleurs, des aspects comme les occupations extra professionnelles et les autres professions exercées par les professeurs (traducteurs, journalistes, etc.), leurs associations professionnelles (à la fin du siècle) et leurs revendications pourront être pris en compte.

Finalement, la place des femmes dans l’enseignement des langues constitue une question spécialement intéressante dans ce cadre.

Important : les propositions de communication avec un résumé (700-800 caractères) doivent parvenir au plus tard le 15 janvier 2004 à Mme Brigitte Lépinette (Universitat de Valencia –Departament de Filologia Francesa i Italiana – Avgda. Blasco Ibanez, 28 – Apt. de Correus 22.097 – 46010 Valencia – Espagne – Brigitte.Lepinette@uv.es). Les futurs participants seront avertis avant le 31 mars de l’acceptation de leur proposition par le comité scientifique du colloque.