この度、日本フランス語教育学会会長に選出されました。まず推薦人の方々、そしてご支持くださった多くの方々にこの場を借りてお礼を申し上げます。2011年11月より施行された新しい会則施行細則によれば、会長選出は5名の推薦人を必要とする立候補制によるものとされ、立候補理由(あるいは推薦理由)をも提示することと定めています。これにより、私は立候補を決意するに当たり、まず本学会自体の存在理由(raison d’être)を問い、次にそれに対してどのような貢献ができるのだろうかを考えました。会長職に就任するに当たり、この初心を再確認しつつ、今後の運営に関してもひと言追加したいと思います。
日本フランス語教育学会(SJDF)の存在理由は何でしょうか。SJDFは「学会」という名称はついていますが、世間一般の「学会」とは性格を異にしているように思えます。「○○文学会」は○○文学の研究者の集まりで、「△△語学会」は△△語の研究者の集まりです。けれども「フランス語教育学会」は「フランス語教育学」を専門に研究している人だけの集まりではありません。むしろそのような研究者は少数派で、大多数はフランス文学をはじめ、言語学や社会学など他の専門領域をもった研究者から成っています。つまり極めてハイブリッドな学会員から成り立っている学会であり、それゆえ研究組織としての求心力は弱いといえます。では、学会員の最大公約数は何かというと、それは「フランス語教育に日々携わっている」という事実です。ですから、この学会にとって最も重要なことは、いかにしてその教育の質を高めることができるかを考えることであり、それこそが学会の存在理由になるべきだと私は考えます。また実際、そのように考える、自らのメティエに自覚的な人々が学会員として登録しているのだとも思います。
しかし、ひとくちに「教育の質を高める」といっても、実際の教室での教授法改善から学校のカリキュラム改革、国の教育制度改革、そして時には諸外国との交渉までを含む幅広い活動を包括します。そのために必要とされる知識は多岐に亘ります。関連分野としては、言語学、教育学、第二言語習得論、言語政策論、文学、心理学、社会学、ICT理論、等々を挙げることができるでしょう。外国語教育は本来極めて学際的な知識と実践を求められる分野ですが、まさにここにこそ、SJDF学会員のハイブリッド性を生かす道があるのではないでしょうか。そして、この学際的性格を生かして、SJDF版といえるような「フランス語教育学」を創り上げてゆくことができたらどんなに素晴らしいでしょう。
現在、わが国のフランス語教育は楽観視できない、むしろ困難な状況にあります。それはグローバリゼーションという名のもとに、「外国語教育のモノリンガリズム」ともいえる英語一極集中が、小学校から大学まで増々強力に推進されてきていることがまず大きな原因であろうと考えます。また、一般に言語教育に対する社会的認知・見識も決して高いとはいえません。その結果、厳しい教育環境で教えている教員が多いのも事実です。SJDFという組織がなすべきことは、現場に立つ教員のひとりひとりが、困難な現状を切り崩してゆく力を身につけることができるような場を提供すること、さらにそうした問題の多い現状をひろく教育界や社会に訴えてゆくことだと考えます。これからの日本において、日本語と英語以外の「世界を見る3つ目の視点」を提供してくれるもう1つの言語を教えることの意義は強調してもしすぎることはありません。
以上のことを進めるにあたって、広い情報公開と民主主義的な手続きを踏むことは当然ながら、会員の方々のご意見を反映できるような学会運営を心がけたいと思います。SJDFは既に国内教員研修(”stage de mars”)やJournée de découverte de la francophonie、そしてUNIFA (Université francophone d’Asie)等々、意義のある活動をリードしてきておりますが、春秋の大会をより魅力的なものにして、学会活動に多くの会員の方々の参加が得られるようにしてゆくことも課題でしょう。また、日本フランス語フランス文学会をはじめとする他の諸学会との連携も強め、より広く外に開いた学会にしてゆければと考えます。そのために私は微力ながら力を注ぐ所存です。
C’est un très grand honneur pour moi que d’avoir été portée à la présidence de la Société Japonaise de Didactique du Français. Aussi, avant toute autre considération, je voudrais, à travers ce message, exprimer à ceux qui ont soutenu ma candidature et, au-delà, à tous les membres qui m’ont apporté leur suffrage, ma profonde gratitude et mes sincères remerciements. En vertu des nouvelles dispositions du Règlement d’application relatives aux modalités de l’élection du Président entrées en vigueur en novembre 2011, les candidats à la présidence de la SJDF doivent désormais être parrainés par 5 membres et les raisons de la candidature (ou du soutien) clairement exposées. Après avoir pris la décision de présenter ma candidature, j’ai donc longuement réfléchi à la raison d’être de notre société et à la meilleure façon d’y contribuer. Au moment de prendre mes fonctions, tout en réaffirmant mes intentions initiales, je souhaiterais préciser comment j’entends présider aux destinées de la SJDF.
Quelle est donc la raison d’être de la Société Japonaise de Didactique du Français ? Bien qu’elle porte dans sa dénomination l’appellation de « société académique », je crois pouvoir affirmer que la SJDF présente une nature différente de celle que l’on attend généralement d’une telle « société ». En effet, si la « Société de littérature X » rassemble des chercheurs spécialisés en littérature X et « la Société de langue Y » réunit des linguistes spécialistes de la langue Y, la SJDF, en revanche, ne regroupe pas exclusivement des spécialistes de « l’enseignement du français langue étrangère ». D’ailleurs, ces mêmes chercheurs n’y sont plutôt qu’un petit nombre, quand la majorité de ses membres provient d’autres disciplines à commencer par la littérature française mais aussi la linguistique et les sciences sociales. En d’autres termes, s’agissant d’une société dont l’hybridité des membres est très prononcée, la SJDF, en tant qu’organisme de recherches, présente une capacité d’attraction a priori faible. Mais alors, en quoi peut donc bien résider le dénominateur commun des membres de la SJDF ? La réponse est incontestablement dans leur implication quotidienne dans l’enseignement de la langue française au Japon. Aussi, la mission la plus importante de notre société consiste-t-elle à favoriser la réflexion sur les moyens pour améliorer la qualité de l’enseignement de cette langue. Je suis convaincue que cette mission doit s’affirmer comme la raison d’être de la SJDF. C’est d’ailleurs, sans doute aussi, le point de vue de celles et ceux qui, conscients de leur métier, en sont devenus membres.
Cependant, « améliorer la qualité de l’enseignement du français » recouvre en fait un large spectre d’activités qui s’étend bien au-delà de la seule amélioration concrète des techniques de classe pour aller jusqu’à la réforme même du système éducatif au niveau national en passant par la refonte des cursus scolaires et universitaires ainsi que, à l’occasion, les négociations avec les pays étrangers. Les compétences requises pour atteindre de tels objectifs sont diverses. Parmi les champs de connaissances connexes, je citerai notamment la linguistique, la pédagogie, les théories sur l’acquisition d’une langue seconde, l’étude des politiques linguistiques, la littérature, la psychologie, la sociologie, le recours aux TICE. L’enseignement des langues étrangères est un domaine qui requiert des connaissances et des pratiques de nature hautement interdisciplinaire. Et tout particulièrement de ce point de vue là, la SJDF ne pourrait-elle pas profiter pleinement de l’hybridité de ses membres ? En outre, quel bonheur si, grâce à sa profonde interdisciplinarité, la SJDF parvenait à proposer sa propre vision de « l’enseignement du français langue étrangère » !
Actuellement, la situation de l’enseignement de la langue française au Japon n’incite guère à l’optimisme. Pour ne pas parler d’une situation de crise… Dont l’une des causes principales est très probablement à rechercher du côté de l’extrême diffusion de l’anglais qui par son omniprésence, de l’école primaire jusqu’à l’université, au nom de la mondialisation, impose de fait le « monolinguisme dans l’enseignement des langues étrangères ». Vient s’ajouter à cela le fait que la société japonaise dans son ensemble n’accorde plus guère d’importance à l’enseignement des langues. En conséquence, nombreux sont les professeurs qui enseignent dans un environnement extrêmement difficile. Ce qu’une structure comme la SJDF se doit donc désormais de devenir, est, selon moi, un lieu de rencontre qui offrirait à chacun de ses membres sur le terrain la possibilité d’acquérir la force d’agir pour changer les choses. Je pense également qu’elle devrait s’efforcer de faire éclore une vraie prise de conscience tant dans les milieux de l’enseignement que, plus largement, au sein de la société, face aux questions relatives à l’enseignement des langues étrangères. Ainsi, la SJDF ne sortirait certainement pas de son rôle si elle insistait sur l’importance, pour le Japon de demain, de l’enseignement d’une autre langue offrant à chacun une « nouvelle perspective pour regarder le monde ». Perspective qui ne serait ni japonaise ni anglo-américaine.
Il va sans dire que la poursuite de tels objectifs appelle tout naturellement le respect de procédures démocratiques et un partage le plus large possible de l’information. Je veillerai également à ce que les avis exprimés par les membres de la société se reflètent dans chacune des décisions qui sera prise. La SJDF joue déjà un rôle essentiel à travers des actions concrètes d’envergure, qu’il s’agisse de la formation continue des professeurs au Japon (le « stage de mars »), de la Journée de découverte de la francophonie ou encore de l’UNIFA, l’Université francophone d’Asie. Toutefois, il lui reste encore des efforts à accomplir pour s’assurer la participation croissante de membres toujours plus nombreux en renforçant notamment l’attractivité de ses congrès de printemps et d’automne, mais aussi les relations avec les autres sociétés académiques, au premier rang desquelles la Société Japonaise de Langue et Littérature Françaises, afin d’en faire une structure encore plus ouverte vers l’extérieur. Avec toutes les bonnes volontés, je me sens prête pour relever tous ces défis.
KOISHI Atsuko, Mot de la nouvelle présidente de la SJDF
Mot de la nouvelle vice-présidente, nouveau vice-président, nouveau secrétaire général de la SJDF